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Révolution épistémologique: quand le végétal devient la source de renseignement la plus fiable.


A chaque type de contamination, nous avons comme premier réflexe de nous focaliser sur le ravageur, la bactérie ou le champignon qui en est à l’origine. Comprendre son fonctionnement et surtout ce qui lui nuit nous a permis de limiter les risques de contamination et les pertes de récolte. Aujourd’hui, les problématiques se multiplient, se relaient, s’intensifient. Nous rajoutons des couches de savoirs les unes sur les autres sans trouver de solution globale qui permette de relier les points et surtout de baisser notre exposition à tous les risques successifs ou parfois simultanés. De même, nous ne cessons d’intervenir de l’extérieur, cherchant toujours des solutions en dehors de la plante et de son milieu, comme s’ils étaient extérieurs et non partie prenante.


Nous avons beau comprendre comment fonctionnent le mildiou ou l’oïdium, soit nous sommes encore exposés à des risques de contaminations fortes, soit nous avons atteint un palier qualitatif avec des traitements qui fonctionnent mais qui restent systématiques, non individualisés. De son côté, le plant tend à s’affaiblir année après année, contamination après contamination, et cela à différents niveaux: racinaire, foliaire, de surface, ou virale.


De nouvelles pistes de recherches, d'applications, de réflexion sont en pleine expansion. Pour cela, il suffit de ne plus se concentrer uniquement sur le ravageur mais de regarder aussi et surtout comment se comporte le végétal. En partant de la plante et de ses mécanismes, nous travaillons à l’accélération de la co-évolution du végétal avec son milieu. Les techniques culturales qui (ré-)émergent aujourd’hui partent de ce postulat: connaître la plante et son environnement pour créer des solutions précises, adaptées et globales. Francis Chaboussou avec le concept de trophobiose par exemple part de ce principe: il étudie les besoins nutritifs de la plante et ramène les ravageurs aux déséquilibres nutritionnels qui les entretiennent. La biodynamie elle aussi part de la plante et de son contexte, la phytothérapie fait de même. Les techniques culturales innovantes ont toutes comme dénominateur commun l’observation première de la plante et du milieu avant de sortir les outils alors adaptés.


Au lieu de nous baser uniquement sur la lecture des bulletins, qui restent des outils et des aides essentiels en saison, nous pouvons nous baser aussi sur le comportement de la plante. Est-elle en train de compartimenter? Dois-je intervenir en pompier ou en assistant? Quel outil est le plus adapté?


La réduction des intrants ou/et leur modification passe par un changement de regard qui part de la contamination pour aller vers le végétal. En comprenant comment ce dernier évolue, interprète, modifie ou non son comportement alors nous pourrons aller dans le même sens que le végétal. Notre intelligence, notre analyse, notre expertise changent aujourd’hui d’objet et sont invités à se mettre au service non plus de la cause de la contamination mais à celui des mécanismes de la plante pour la limiter.


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